Merci. Quel que soit le secteur d'activité, il est impossible de durer sans sérieux. Ça me met pas la pression, mais j'ai en plus derrière moi deux générations d'exploitants depuis 1964/68 , donc il faut assurer. C'est d'autant plus vrai qu'à l'heure des avis sur Google Maps, Facebook ou twitter, les boulettes circulent beaucoup plus vite que les gens satisfaits, surtout quand ils ne prennent pas le temps d'exprimer leurs avis positifs.
Depuis le temps, on sait reconnaître quels sont les bars ou places voués à l'échec, ça arrive qu'on se trompe, mais souvent dans l'autre sens : quand on ne donnait pas cher de l'avenir d'un établissement, on est parfois surpris en bien. L'objectif, c'est de sécuriser ses recettes et places principales de manière à avoir une trésorerie toujours impeccable, de quoi voir venir pour financer un projet ou un éventuel coup de bourre. Malgré une situation financière toujours au beau fixe, j'ai depuis quelques années des relations qui se dégradent avec ma banque, parce que le niveau des gens qu'ils recrutent baissent, en même temps que la qualité de service. Là où c'est disproportionné, c'est que quand une erreur est faite de leur côté, ils peuvent se retrancher derrière "le fonctionnement", "le système", "la hiérarchie". Moi pas, j'assume seul les conséquences de mes actes, mais quand je réussis, c'est parce que ça bosse.
Je pars du principe qu'une bonne relation commerciale, que ce soit avec un particulier ou un autre commerçant, est fondée sur le respect mutuel et l'honnêteté. Par conséquent, j'ai passé l'âge de me laisser dicter ma conduite par des gens de mauvaise foi qui trouvent ceci ou cela trop cher, ou qui n'y connaissent rien, ou que les jeux "c'est de la merde et qu'ils sont vieux et qu'ils sont en panne, etc.". À partir du moment où les choses sont mises au clair (exploitation) ou que le devis est accepté (particulier), on fait le boulot, car on engage sa responsabilité. Malgré ça, parfois le feeling ne passe pas, et on ne peut pas plaire à tout le monde. Et c'est pas grave, car encore une fois, nous sommes dans un pays libre.
Comme mon père qui est tombé dans ce boulot un peu par hasard en revenant de son service militaire en 1971 et qui savait pas trop quoi faire, j'ai pris la suite parce que ça s'est présenté comme ça, mais encore une fois, si c'était facile, tout le monde le ferait. C'est sûr qu'en ce qui me concerne, j'ai une certaine passion (pour les machines, pour l'électronique, le vintage, le patrimoine) qui ne me quitte pas, mais ça ne suffit pas.
Pour terminer, j'ai exhumé un kodachrome du début des années 70 où on voit le papy en train de tester un King Rock, avec un Sheriff derrière. C'est dire si c'est une histoire ancienne ! J'ai toujours l'atelier, qui n'a pas tant changé que ça
Zis is how ve say gutbye in Germany.