
Sorti au début de 1963, ce flipper va marquer les aficionados français par son sérieux de fabrication, ses règles simples mais suffisamment variées pour "claquer" et le côté exotique et colorée de la glace de fronton.

5350 exemplaires fabriqués prouvent le succès de ce 4 joueurs qui répond aux aspirations du joueur averti : bien mené, les points montent rapidement grâce à un système de targets rotatives qui peuvent prendre 1X, 10X ou 100X la valeur faciale !!!

Bon, revenons au début, au titre : un remonte-bille manuel il faut expliquer ce que c'est parce que je suis sûr que parmi les lecteurs, il y en a qui n'imaginent pas qu'avant les dot-matrix il pouvait exister des flippers différents.
Ben, le remonte-bille manuel c'était avant que se soit automatique...

La bille tombait sous le plateau et il n'y avait pas de bobine pour la remonter devant le lanceur, il fallait donc agir sur un poussoir qui l'amenait dans le couloir du lanceur. Et ce mouvement combiné : je pousse pour amener la bille et je tire sur le lanceur pour la mettre en jeu a bercé la jeunesse de tous ceux qui ont connu l'avant 1968 !

Ce flipper est équipé de "faux bumpers" qui comptent des points mais ne renvoient pas la bille...

Bon, puisqu'elle est lancée cette bille, voyons ce que l'on peut en faire ; le plateau est divisé en 4 zones : gauche/droite et haut/bas. Un côté "purple" et un côté "yellow" qui permettent d'augmenter la valeur des targets, 2 cibles (1 jaune et une rouge) qui permettent d'allumer les bumpers et les bandes de slingshots correspondants (10 points au lieu de 1 !) et cette zone supérieure où il était si difficile de retourner quand la bille était descendue sous le niveau du roto-targets !

La cible centrale blanche éteint les bumpers et les bandes de flippers.
En fait, c'est le souvenir que j'en ai sur ceux sur lesquels j'ai joué à l'époque mais ce n'est pas ce qui se passe sur celui que j'ai refait : il a une pêche d'enfer qui permet de remonter aisément après avoir heurté les cibles qui encadrent le roto. La différence vient de l'état de conservation de ce jeux qui n'a pas été longtemps exploité au contraire de ses congénères !
Par contre, lorsque je l'ai récupéré il venait de passer 15 ans sous un appentis dans les Cévennes et la caisse était dans un sale état qui a nécessité une reprise complète, de la menuiserie à la peinture !

Pour revenir au jeu proprement dit, il reste une particularité dont je n'ai pas parlé : il y a un mémorable "Same player shoots again when lit" accessible via une target étoilée sur le roto, ce qui n'était pas forcément banal au début des années 60.

Remarquez la restauration du plateau à cette endroit, la partie arc-en-ciel avait disparue, elle a été refaite avec de la peinture à maquette et le résultat me satisfait.

Autre facette de la restauration : la porte de monnayeur qui était un bloc de rouille comme sur tous les Gottlieb jusqu'à l'apparition des portes en inox au milieu des années 70, je partage avec mon excellent collègue Doc Pinball, l'habitude de les refaire avec de la peinture martelée qui donne un aspect ancien et bien dans l'esprit, plutôt qu'une porte re-chromée (à quel prix !) et qui fait clinquant.

Et une glace en plexi qui n'est pas percée au niveau du compteur de parties, c'est pas beau ?!

Des "cartons" refaits proprement mettent le jeu en valeur.
Des couloirs de sortie latérale qui montent à 100 points permettent certaines fois de claquer la partie au dernier moment !

Voilà, ce Gaucho n'est pas un jeu très passionnant mais il a fait un tabac dans nos campagnes à l'époque et a marqué les esprits de jeunes joueurs qui y ont englouti des pièces de 20 francs (20 centimes d'ex-nouveaux francs...) et qui se font un plaisir maintenant de les faire revivre.
Et cette odeur...
Milan 05/05