
Ce flipper, je l’ai acheté en semi épave il y a quelques années parce que je pensais qu’il me fallait absolument une machine française dans la collection variée que je voulais monter…

J’ai eu du mal à m’y mettre, pensant qu’il ne présenterait aucun intérêt de jeu hormis le fait qu’un flipper qui s’appelle « TORO » …quand on habite Nîmes …où il y a dans les arènes des corridas à longueur d’année…

Bref, j’ai attaqué le plateau alors qu’une canicule difficilement supportable nous accablait, j’ai laissé tomber parce que d’autres flippers arrivaient et nécessitaient des soins, il a fallu reconstruire certains circuits dans la caisse qui avaient été honteusement bidouillés, refaire tous les empilages de contacts du plateau qui sont tenus d’origine par des rivets qui se sont cisaillés avec le temps et l’usage…

N’entrons pas plus dans les détails : je l’ai mérité celui-là après plus de 2 mois de boulot !
Et je ne veux plus polémiquer avec ceusses qui pensent qu’un flipper ne vaut pas plus qu’un scooter d’occase ; avant ce genre de travail, peut-être…
Par contre je n’ai pas voulu le « restaurer », j’entends refaire en peinture les défauts du plateau ou de la caisse, pensant qu’il avait dû avoir une vie agitée et que ces stigmates lui allaient bien !

J’ai même remonté les posts de décor de slingshot comme je les ai trouvés : je ne sais pas si Rally prévoyait ce montage ou si c’est l’exploitant qui avait innové mais ce n’est pas idiot pour protéger les décors.

Une chose aussi qui m’a émue : c’est de retrouver la signature de celui qui a monté ce plateau en 1963…

La mécanique est d’origine Gottlieb, il n’y a donc aucun problème pour qui est familier de cette technique.


On y trouve un anti-soulèvement à mercure, c’est un peu comme l’amiante ça : à l’époque on utilisait ce qui était efficace sans se soucier des risques pourtant connus…

La forme de la caisse est typique de la marque avec ce revêtement en formica qui date un peu au 3ème millénaire.


Le dessin du fronton est très plaisant, traité sous la forme humoristique et heureusement parce que ce n’est pas un sujet qui fait l’unanimité !!!



Un taureau amoureux comme ça, c’est pas courant !

Et son copain s’en pourlèche…

Faut dire qu’une torera comme ça…

Et même celle qui amène la muleta ferait devenir aficionado !

Pour ceux qui ne savant pas : une muleta ça sert à faire des véroniques…
Le plateau est assez simple même s’il comporte 4 petits flippers qui permettent de balayer l’ensemble de la planche.


La déco est bien sûr sur le même thème : on a le planté de banderilles…

Et le taureau qui mâche une rose en promettant le special.

Les décors sont simples mais superbes.

C’est un jeu de hasard (in french in the texte



et le seul jeu qui a vu Fernandel comme conseillé technique !

Un poste de commande atypique.

Et bien, finalement, ce flipper attire par ses couleurs, sa forme et son jeu qui vaut certains Gottlieb de la même époque. J’en veux pour preuve l’état dans lequel je l’ai trouvé : je n’avais jamais vu une telle usure au niveau des paliers de boutons de flippers, et ce n’est pas du plastique !
C’est donc un jeu qui a beaucoup tourné dans le petit café ardéchois où il a passé de nombreuses années avant de prendre sa retraite chez moi…

Milan 09/06