C’est vrai que ce titre fait un peu présomptueux… réhabiliter le sauveur du monde, c’est gonflé !

Mais ce pauvre Popeye (le flipper) en a bien besoin : jamais une telle unanimité s’est faite pour dénigrer un jeu.
Pour tous les exploitants c’est une "banane" c’est-à-dire une machine qui n’a pas été un jackpot là où on l’a placé au contraire de ses petits camarades de l’époque qui profitaient de l’embellie due à l’avènement du DotMatrix.
Ce qui fait qu’il a très vite été retiré d’exploitation et a servi de banque de pièces détachées, ceci afin de maintenir le reste du parc à niveau de longues années durant du fait de la baisse de production liée à la désaffection du public et ce, dès la seconde moitié des années 90.
Pour sa deuxième vie, c’est encore pire puisque les collectionneurs ne peuvent pas le voir en peinture ! Certains modérés, que je ne citerais pas, ont même des propos très durs envers lui et, quand on gratte un peu, on s'aperçoit que bien peu le connaissent vraiment…

J'ai découvert ce jeu à AmusExpo qui était le salon professionnel de l'époque à Paris.
Je ne suis pas un professionnel… Mais avec un collègue collectionneur on avait trouvé, depuis le début des années 90, la combine pour voir et essayer gratuitement tous les jeux qui sortaient en participant à ce salon interdit au public : sapés comme des dandies, on se présentait à l'hôtesse d'accueil en prétendant avoir oublié nos invitations et avoir rendez-vous avec un importateur de jeux. Comme le nom que l'on donnait avait été inventé, elle ne le trouvait pas dans la liste, alors on jouais les provinciaux impatients et avec quelques sourires et bons mots, on nous laissait entrer sans trop de difficultés après avoir fait des badges nous présentant comme exploitants.

Second intérêt ! Parce que grâce à ce badge nous étions invités sur chaque stand à prendre, là une petite coupe de champagne, ailleurs quelques petits fours, flyers ou objets promos dans l'espoir de fourguer à ce duo de cambroussards quelques jeux au prix fort…
Bref, le Popeye était là, tout neuf, superbe avec sa déco très colorée façon bande dessinée. Je me souviens que le représentant qui se trouvait sur le stand nous avait, à juste raison, vanté la forme du porte-étiquettes qui représente la poupe d'un bateau, ce qui va comme un gant au marin du sujet !

J'ai dû faire deux ou trois parties au milieu de la foule qui se pressait autour de ces nouveautés et, je dois l'avouer, je n'en ai pas garder un souvenir impérissable sinon que ce flipper était joli et présentait tout ce qu'un flipper moderne a à offrir : un Dot, des rampes, multi-billes, un mini plateau et… suppression du lanceur à ressort !
Ce flipper a été produit à plus de 4000 exemplaires, ce qui est honorable et prouve qu'il a trouvé son public dans le monde à défaut de déclencher l'hystérie des aficionados français.

Comme je l'ai dit plus haut, il a tout ce qu'il faut pour être bien classé en côte d'amour sauf peut-être le thème.
Et oui, pour les jeunes attirés par les flippers au milieu des années 90, Popeye ça a autant d'attrait que Bibi Fricotin, il y a un problème de génération !
Sauf dans son pays d'origine où Popeye fait partie de l'Histoire puisqu'ils n'en ont pas d'autre…
Bon, voyons d'un peu plus près ce flipper : premier contact, il n'y a pas de lanceur à tirette mais un gros bouton, très moderne, pour mettre la bille en jeu.

Bally a compliqué la chose en faisant atterrir la bille dans une sorte de boîte à oeufs rotative qui sert de jeu de hasard avant de laisser tomber la bille dans le couloir de droite au dessus de la batte de flipper. Intérêt très relatif et énorme source de panne car lorsqu'il y a un problème sur cet ensemble moteur/réducteur, le jeu est hors service, la bille restant misérablement bloquée dans le magasin rotatif et l'appareil se met en cycle de recherche de billes, bilan : joueur déçu = caisse 0 !

Il est dommage qu'un gars un peu plus futé n'est pas prévu, à la conception, un trou de sortie vers le bas du plateau qui aurait court-circuité ce manège et permis à la bille d'être quand même mise en jeu…
A part ce problème, qui a dû énerver plus d'un dépanneur et horripiler plus d'un exploitant qui ne voyait plus rentrer la manne habituelle, ce flipper est complètement digne d'intérêt avec des combinaisons multiples, des rampes, un mini plateau qui permet différentes options de jeu et un couloir latéral à gauche qui permet, avec le flipper correspondant, de dévier la bille vers l'animal de son choix à sauver.


Au milieu se trouve la grosse tête de Brutus (fragile…) qui, lorsque l'on regarde le plateau dans l'axe, s'inscrit dans le dessin de la planche. Cette tête recouvre un trou qui permet la capture des billes.


Cette partie supérieure du plateau empêche de voir ce qui se passe en dessous pour les joueurs de moins de 1m80, ce qui est peut-être un autre motif de rejet parce qu'il est frustrant de ne pas savoir ce qui se passe au niveau des bumpers et des couloirs sauf à regarder par le hublot (le thème est lié à la Marine !) du mini plateau!

Lorsque l'on y goûte, ce flipper accroche par une bande son variée, très sympathique et un look plaisant. Les nombreuses combinaisons permettent de ne pas s'ennuyer même s'il est dommage qu'il manque un jeu vidéo sur le Dot.

La cerise sur le gâteau se trouve en fin de partie : une superbe animation pour la loterie !

Alors, pas digne d'intérêt ce Popeye ?
Milan 08/05