Je vais donc me jeter à l’eau et vous présenter un flipper dont on dit beaucoup de bien dans la belle famille des Gottlieb systèmes 1, le Genie.
Bizarrement, le Genie est un jeu assez courant et il n’a pas encore été traité dans ces pages. Je vais donc humblement essayer de vous le présenter.
Entrons dans le cœur du sujet qui est, à ma connaissance, le premier jeu vraiment extra, extra large (plus de 70 cm de large) parmi les Gottlieb électroniques de première génération autrement appelés les fameux « systèmes 1 » sorti en novembre 1979.
La première impression à la vue de ce flipper est une richesse graphique impressionnante dans le traitement d’un thème classique des mille et une nuits quelques fois abordé sur nos jeux, mais pas si souvent (Sinbad, Arabian Nights, et autres plus anciens).
Une glace magnifique aux couleurs d’une grande richesse
La glace montre une scène typique d’un conte d’Aladin. Un génie dans une très belle robe rouge qui tire malheureusement trop souvent au rose… Il fait apparaître d’un geste magique une superbe créature dans un nuage de fumée féerique.
Le (ou plutôt la) Génie libéré(e), des rondeurs typiques des personnages féminins Gottlieb)
La demoiselle dévoile des formes généreuses dans le plus pur style Gottlieb et semble rendre jalouse l’assistante du génie qui voit d’un mauvais œil cette rivale à la chevelure rousse surgie de sa théière, la fameuse lampe magique. D’ailleurs, la brune ne réapparaît pas sur le plateau, signe que sa méfiance était justifiée malgré une robe longue transparente et une poitrine conséquente ! Est-ce le point commun à tous les dessinateurs de vitres de flippers, qu’un complexe mammaire révélé au grand jour à plusieurs milliers d’exemplaires ? Entre Gottlieb et Bally, ils semblent rivaliser sur ce point précis.
On n’ira pas voir plus près… la pointe de jalousie
Le maître semble jeter son dévolu sur sa créature
Bon, vous me direz, sur un flipper, les filles sont toujours pulpeuses (il faut attirer le client), alors, l’une ou l’autre… Question de goût. Je dirais que le magicien l’a plutôt bon.
Revenons à l’essentiel, une sorte de singe en bas à droite semble lui aussi perplexe et doit aussi se dire qu’il va être licencié sous peu…
Il a tout a fait raison, puisque lui aussi disparaîtra du dessin du plateau.
En fait, est-ce vraiment un singe ?
L’ensemble est d’une beauté extraordinaire, une véritable explosion de couleurs chatoyantes vraiment agréable à regarder. Je n’aimerais cependant pas avoir à faire des retouches sur le motif de cette glace !!
Pour des retouches sur un décor comme ça, bonjour l’amusement !!
Une dernière vue d’ensemble pour finir d’attirer le client
Passons au plateau. La bille débouche sur un classique passage dans 1 parmi 4 couloirs indépendants (souvent sur les systèmes 1, les A et D sont couplés). Ces couloirs sont également présents en bas à gauche du jeu, ce qui permet de les compléter de 2 façons.
Vue d’ensemble du plateau. Il y a de quoi faire
L’arrivée classique sur 4 couloirs
Deux bumpers déterminent ensuite la trajectoire de la bille : soit elle retourne vers le couloir de lancement par un passage latéral, s’arrête un instant dans le trou éjecteur, soit elle va directement vers le bas du plateau ou mieux, elle est dirigée vers un mini plateau supérieur gauche ou attendent 7 cibles tombantes, 3 blanches et 4 rouges.
Le mini plateau supérieur, important pour les points
Abattre les 3 cibles blanches allume une cible fixe Extra Ball en bas à droite du plateau principal. Les 4 cibles rouges abattues allument la cible Spécial proche de cette dernière.
Les cibles fixes donnant l’extra-ball et le spécial
Une fois passé le mini plateau, la bille peut déboucher à nouveau sur les couloirs du bas et sur un bumper. Compléter les 4 couloirs allume la seconde cible fixe Extra Ball sur le mini-plateau. Notez que le bumper du bas est le seul à posséder un chapeau marqué 2000 points. On ne le retrouve sur aucun autre jeu et la photo du flyer montre un bumper marqué à 1000 points. Cela a donc été décidé plus tard de doubler le score, drôle de détail car il a nécessité de fabriquer des capuchons spécifiques.
Le secteur délicat en sortie de couloirs inférieurs
Ce bumper solitaire est particulièrement délicat car il peut renvoyer la bille dans les couloirs, vers le centre du plateau ou propulser la bille vers le couloir de retour gauche ou la sortie est définitive dans 75% des cas. J’ai défini ce dernier chiffre « à vue de nez » sur un échantillon de parties représentatif ! On a toujours l’impression que le flipper a une dent contre nous dans ces moments là.
Dans les ¾ des cas, la bille part à gauche
Les retours vers les raquettes sont agrémentés d’étoiles roll-over qui allument le spinner central augmentant le bonus à chaque tour. Cela paie bien et l’on peut faire monter très vite le bonus par ce passage, d’autant que la rangée de 4 cibles jaunes fait avancer le multiplicateur quand une d’entre elles est abattue allumée. L’allumage intervient alternativement au passage sur un des trois bumpers ou sur l’une des 3 étoiles du mini-plateau. Il faut donc bien tenir compte des alternances pour avoir les cibles allumées quand la bille arrive en bas. C’est d’autant plus important quand le jeu tourne avec la carte PI 1 et que l’on peut aller jusqu’à 39 000 de bonus.
Le retour droit aussi traître qu’à gauche
Le trou éjecteur décompte le bonus au-delà de 20 000 points, ce qui n’est pas forcément une bonne affaire si le multiplicateur est bien avancé et que l’on perd la bille juste après le décompte !
Le trou décompte le bonus si allumé à 20 000
Voilà. Il y a quand même des choses à faire sur ce jeu, non ? Pour un flipper de cette génération, 11 drop-targets, 2 possibilités d’extra Ball, spécial, spinner, eject hole, etc.
Le décor du plateau ne reprend des éléments de la glace que le grand Génie et sa favorite sortie de la lampe. Au passage, elle est devenue brune tendance « poivre et sel ».
Changement de look pour la dame
Il n’y a pas beaucoup de zones d’aplats de couleurs et miraculeusement mon plateau n’avait qu’une marque légère sur le violet en sortie du trou éjecteur, plus visible sur la photo qu’en vrai. Autre détail graphique de ce jeu, il n’y a aucun personnage représenté sur les décors plastiques, ce sont tous des motifs abstraits ou encore des minarets vers le bas du plateau.
Ensemble des aires de jeu
Le dessin de la caisse est aussi travaillé dans le même esprit avec la silhouette féminine, la lampe et la fumée. Ce n’est pas un jeu où les dessins sont faciles à refaire d’une manière générale !
La caisse aux couleurs agréables
Le fronton – Pochoirs pas évidents à réaliser
Vue d’ensemble de côté révélant les motifs de caisse… et les rayures !
L’intérieur est vite parcouru !
La caisse abrite les 2 transfos, la planche de fusibles et les ponts de diodes ainsi que la carte son. Dans le fronton, la simpliste électronique du système 1 (mais déjà compliquée pour beaucoup d’entre nous…) qui grâce à notre ami Pascal a pu retrouver une jeunesse éternelle.
Sous le plateau, on s’y retrouve plus facilement que sur les mécaniques de la génération précédente. Parfois, ça rassure !
L’intérieur de la caisse pas trop chargée
Sous le plateau – Pitié pour les décors ! Laissez les bobines jaunes !
Deux générations d’électroniques se côtoient paisiblement
Malgré les illustres signatures sur la carte CPU d’origine qui fonctionne toujours, de temps en temps, j’aime le faire tourner avec la carte PI 1 de Pascal qui lui donne un peu plus d’animation et de « jouabilité » avec les couloirs alternants au passage du spinner central, la gestion des doubles extra-ball et des scores en millions.
Le son est simpliste, mais bien dans l’esprit du jeu, avec une mélodie d’attente et quelques tonalités aux sonorités orientales.
Les marques qui rassurent ! C’est passé dans de bonnes mains !
Vous l’avez compris, c’est mon système 1 préféré car à mon humble avis un des plus complets compte-tenu des possibilités de gestion de la CPU à l’époque et surtout un des plus beaux ! Mais ce dernier avis est très subjectif. La surface de jeu y est pour beaucoup comparée à un Totem ou un autre de la série. Son seul inconvénient est qu’il donne l’impression de prendre une fois et demi la place d’un jeu « normal », ce qui est faux. En réalité, la largeur occupée n’est que de 5 cm de plus qu’un Totem vu que sur un « wide body », le fronton est de même largeur que la caisse.
Une vue dont le concept est copyrightée
J’arrêterai là pour limiter les royalties !
Une dernière pour conclure, l’aire de jeu au complet
Voilà, j’espère vous avoir présenté comme il faut ce flipper, j’essaierai de vous en présenter d’autres s’ils n’ont pas déjà été faits. On en voit régulièrement à vendre sur les salons et des 6800 exemplaires produits, il doit en rester un certain nombre malgré les pertes dues à la CPU irréparable à l’époque.
Bon flip.
Fr.F
Pour les royalties dont tu parlais, n'oublie pas de rajouter la phrase "la bille débouche sur" (c) 
BB m'a grillé... 
