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Un peu d’histoire

Le Spectrum est un Bally de 1982, son designer est Claude Fernandez (Flash Gordon, Elektra, Baby Pac-Man, et Phantom of the Opera), le graphisme de Margaret Hudson.

C’est une sorte de Mastrmind simplifié mais aux règles complexes pour un flip de cette époque.

Il n’a pas eu le succès escompté : la production a été officiellement de 994 machines mais bien que Bally donnât gratuitement un Mr & Ms Pac-Man à tout acheteur d’un Spectrum pour tenter de pousser les ventes, la moitié des jeux n’ont jamais été vendus et ils furent démontés et recyclés pour en récupérer les pièces.

Ainsi d’après le livre ‘Pinball Memories’ moins 500 flippers ont réellement été mis en circulation, et il en reste très probablement beaucoup moins maintenant que presque 25 ans ce sont écoulés…

Pourtant ce flip mérite qu’on s’y attarde car il est réellement intéressant pour peu qu’on se donne la peine d’en comprendre les règles, qui ne sont pas aussi compliquées qu’on ne le pense, quelques parties suffisent à comprendre le mécanisme qui permet de trouver le code (256 possibilités) et de devenir un « star player ».

Particularités du flipper

Ce flipper est vraiment spécial sur beaucoup de points, et pas seulement sur les règles.

La toute première chose que l’on remarque sur ce flip c’est l’absence de lanceur, le plateau est absolument symétrique et la bille est toujours stockée entre les 2 flippers (comme sur le Baby Pac-Man par exemple) et elle est éjectée directement de là sur la gauche quand on appuie sur le bouton de droite, qui fait office de lanceur. Un voyant est là pour vous rappeler de lancer la bille, si vous traînez trop le flip lance la bille et vous gratifie d’un « you’re taking too long… ».

Il ne faut pas appuyer sur les 2 boutons sinon la bille rebondit sur le flip gauche et retombe aussi sec dans le trou, heureusement la bille est sauvée si elle retombe au centre sans avoir marqué de points.

Il n’y a pas de couloir qui fait perdre la bille (outlane), on ne perd la bille qu’entre les 2 flippers.

Les slingshots sont passifs, il n’y a pas de bobine ni de contacts, simplement un bout de plexi et 2 plots, l’absence est justifiée par le fait que c’est flip où il faut viser, et renvoyer la bille n’importe où avec des slingshots ne servirait à rien bien au contraire cela gênerait le jeu.

Il n’y a pas non plus de bumpers pour la même raison, le joueur doit pouvoir contrôler la bille avec un minimum de hasard.

Il y a toujours 3 billes sur le plateau, mais ce n’est pas un flipper multi-billes, 2 billes sont toujours stockées en bas de chaque coté afin d’accélérer le jeu, dès que la bille en jeu passe dans l’un des couloirs cachés sous les décors la bille du bas est instantanément éjectée et l’autre bille prend sa place en descendant. C’est très déroutant au début car quand la bille est libérée tout en haut dans l’éjecteur central on a instantanément une des billes du bas qui est éjectée, mettant nos réflexes à rude épreuve !

Inutile de dire que pendant les premières parties on cherche le lanceur et on perd très souvent la bille quand elle est éjectée en haut vu qu’on ne s’attend pas à ce qu’elle soit aussi éjectée en bas, stressant…

Il y a 4 banques de 3 drop target, un éjecteur bidirectionnel en haut (le bille est éjectée au hasard à droite ou à gauche) et sous les décors se cachent un couloir de chaque coté avec plusieurs entrées.

Il y a une myriade d’ampoules sous le plateau, au point qu’il faut 2 cartes driver pour les lampes, la carte son est montée derrière la planche blanche pivotante avec les ampoules du fronton.

Le son n’est pas en reste avec des bruitages futuristes et qui changent au fur et à mesure qu’on s’approche du code final.

Encore une rareté pour l’époque, les flips sont sonorisés, ils émettent un espèce de zigouigoui quand on les actionne.

Le flipper parle en Anglais et a un vocabulaire assez riche, en fait il parle tout le temps, une vraie commère ! Blague à part il donne souvent des indices et il faut donc bien écouter ce qu’il dit.

Quelques phrases en mode attraction : « Challenge Me », « Go for Spectrum », “One More Game, Perhaps?”

Pendant le jeu: « Get a clue », “Go for (Left, Right, Top) Saucer”, “Not (color)”, “Go for (color)”, “One more guess for a star Player”, “Use Right Flipper”, “You are a (super) star player”, “You have broken the secret code!”, “Spectrum!”

Tilt : “You shouldn't do that!”

Et d’autres comme “Player one (two, three, four)”, “game over”, etc

Les règles

C’est une sorte de Mastermind simplifié. Il faut découvrir un code à 4 couleurs choisies au hasard au début de la partie par le cpu.

Le code n'est pas forcément facile à trouver car une couleur peut être répétée, par exemple le code peut être Rouge, Vert, Rouge, Bleu, et donc une ou plusieurs couleurs peuvent être absentes.


Le plateau dispose d’une matrice centrale, chaque quadruplet de couleur indique une tentative, le code se compose de 4 couleurs et on visualise jusqu’à 3 tentatives.

Le code à trouver est vertical, on a donc 4 lignes, et 3 colonnes qui représente chaque tentative de découverte du code.

On commence toujours la partie avec la matrice éteinte sauf le premier quadruplet en haut à gauche qui représente la première couleur à trouver qui affiche en boucle les 4 couleurs.

Une fois que l’on a abattu les cibles d’une couleur il se passe 2 choses : soit la couleur abattue s’allume et reste fixe, soit elle clignote, si elle est fixe, c’est qu’on a choisi la mauvaise couleur, si elle clignote c’est qu’on a trouvé la bonne couleur.

Puis le flip passe au quadruplet suivant (en dessous) et on recommence à choisir une couleur.

Une fois qu’on a fait 4 sélections de couleurs sur la première colonne on a fini la première proposition de code et on passe à la 2ème colonne pour une autre tentative.

Le cpu recopie les couleurs déjà trouvés (celles qui clignotent) et on continue la tentative sur les couleurs qui restent à trouver.

Si à la 2ème tentative on a toujours pas le code, on passe en 3ème colonne pour une 3ème tentative, si celle-ci échoue encore toute la matrice est décalée d’un cran à gauche, donc la 1ère colonne affiche la 2ème tentative, la 2ème colonne affiche la 3ème tentative et la 3ème colonne affiche la 4ème tentative. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on réussisse à ‘casser’ le code, la matrice se décale d’un cran à chaque fois, et bien sur on perd l’historique des couleurs déjà essayées pendant les toutes premières tentatives.

Heureusement en réalité on dépasse rarement un décalage, on trouve souvent le code entre après 3 ou 4 tentatives.

En dehors des propositions via les cibles tombantes, on peut aller dans l’un des 3 trous d’éjecteurs, dans ce cas, et suivant la couleur affichée par les flèches à ce moment là, l’ordinateur indique soit ‘Not (color)’ ‘make another clue’, soit il ne dit rien et la flèche se met à clignotter ainsi que les cibles de cette couleur, dans ce cas c’est que c’est la bonne couleur et il faut soit abbattre les cibles, soit retourner une 2ème fois dans le même éjecteur pour valider la couleur. Si on tarde à valider la couleur il indique l’éjecteur ou la couleur qu’il faut viser « go for (color) » ou « go for (left, right, top) saucer ».

C'est un flip qui demande de la précision pour ne toucher que les couleurs voulues, on finit par y arriver en flippant n'importe comment et sans viser mais c'est beaucoup plus long...

Les spinners de chaque coté en haut du plateau font alterner les couleurs des éjecteurs du bas, par contre les couleurs de l’éjecteur central changent périodiquement toute seule.

Une fois le code trouvé, on est gratifié d’une de ces 3 phrases au hasard : « you are a star player » , « you have broken the secret code ! », « spectrum ! » ainsi que de 100.000 points.

Si on réussit à trouver 5 codes pendant la même partie on reçoit 500.000 points et une félicitation « You are a super star player ! »

Au 2ème code trouvé le spécial s’allume, au 4ème code trouvé les 2 spécial s’allument.

Pour avoir une extra ball il faut allumer les 4 « spectral curve », c'est-à-dire faire é fois le spinner de gauche et 2 fois le spinner de droite, pour être valide la bille doit passer sur les étoiles et finir sa course sous les décors dans le couloir caché.

Le multiplicateur de bonus se fait en touchant les 4 étoiles vertes au centre du plateau, il est limité à x4

Divers autres bonus vous attendent si le code est particulièrement dur à trouver comme par exemple s’il est composé de 3 voir 4 couleurs identiques.

Conclusion

Voilà un flip vraiment hors du commun, dommage que son esthétique discutable et ses règles en ait rebuté plus d’un car c’est vraiment un flip à essayer, surtout si vous aimez ce genre de jeu de réflexion, on ne s’ennuie pas car chaque partie est différente et chaque tentative implique de trouver un code choisi au hasard parmi les 256 possibles.

Suite et fin...

Merci pour cette présentation !

C'est une découverte pour moi, je le trouve assez joli mais beaucoup trop compliqué !

Excellente présentation , pour un flipper assez méconnu.

Salut,
J'en ai raté un et en lisant ton article, je le regrette un peu plus !!
Explication claire et photos sympas. Merci pour cet article

PS : Sympa ton schéma des couloirs cachés : simple et efficace

oui flipper sympa dans le genre who dunnit : il faut venir avec son cerveau ... je garde bien sur ...

Encore un SUPER flip qui n'a pas marché en exploitation parce que "trop compliqué" ou "hors tendance".

Il faut bien se rendre compte qu'en tant que collectionneurs on aime les trucs un peu "hors tendance" mais qu'a l'époque dans les bars les mulets que nous étions (que nous sommes toujours ) cherchaient la facilité et SURTOUT la partie gratuite, alors que maintenant en ayant les flips à la maison on cherche le plaisir du jeu eet les régles compliquées.

Dans la meme série des flips sympas n'ayant pas marché on peut noter chez GTB :

James Bond (à cause du temps)
Striker (à cause des doubles flips et du thème moins porteur que Rocky)
Eclipse (à cause de Black Hole)

Z'en avez d'autres ?

Superbe présentation

Trop complexe à mon goût, il n'est resté que le temps d'une remise en fonctionnement chez moi.

Les premières parties sont déroutantes et pour jouer au Mastermind je préfère être face à un adversaire en chaire et en os

J'aime beaucoup le décor (électronique) même s'il n'a pas de rapport direct avec le thème qui n'est peut être pas facile à illustrer, fallait-il mettre un cerveau ? Sur la glace il n'y a que trois visages de femmes : quand je vous disais qu'il n'y avait pas de rapport direct

J'ai l'impression que la femme de gauche est un homme

superbe flip en effet

t'as été plus rapide que moi - j'ai les photos en stock depuis 3 mois, mais pas encore eu le temps de pondre un texte



pas grave, j'en ai d'autres en stock à venir

j'y ai joué comme un malade dans une salle de jeu à Pigalle´quand il est sorti et je n'y ai jamais rien compris à l'époque, ce qui redoublait mon envie d'y jouer

faut dire que ce jeu dans une salle avec pleins de bruits autour, est incompréhensible - et pourtant les indications donné par le jeu sont importantes

à mon avis, une partie de l'insuccès de ce jeu vient de là, mais aussi de certains trucs manquants - les bumpers - pas de problème - il y a beaucoup de bons jeux sans bumpers
par contre aucun sling - la bille ne bouge pas vraiment
et que dire du lance bille qui est en fait un 'eject hole' - j'aurais préféré quelque chose de plus dynamique

cela reste quand même pour moi un de mes préférés - j'aime les jeux atypiques

merci pour ton reportage et surtout tes explications détaillées